Célébrations
1er janvier : indépendance d'Haïti (1er janvier 1804, jour férié) ;
2 janvier : Jour des Aieux (jour férié).
1er mai : Jour de l'Agriculture et du Travail (jour férié)
18 mai : Création du Drapeau Haïtien à l'Arcahaie par Dessalines, le libérateur de Haïti qui arrachait le blanc du drapeau Français et faire recoudre le bleu rapproché du rouge par Cathérine Flon, un nom retenu dans l'histoire d'haiti. C'est aussi le jour de l'Université. Mai 1083, (jour férié)
17 octobre Commémoration de la mort de l'Empereur Jean-Jacques Dessalines le Grand assassiné au Pont-Rouge (Nord de Port-au-Prince) par ses soldats (Gabar et Guérin) sous la dictée des Généraux Henry Christophe et Alexandre Pétion, les plus cités. Mutillé, ses restes ont été ramassés par une femme connue sous le nom Défilée que l'histoire taxait de folle pour les amener dans un sac au cimetière Saint Anne de Port-au-Prince. Octobre 1806, (jour férié)
Littérature haïtienne
La plupart de la littérature haïtienne est écrite en langue française. De plus en plus d'auteurs n'écrivent plus en langue créole. Parmi les écrivains de la diaspora haïtienne se trouvent également des auteurs de langue anglaise (comme Edwige Danticat) et de langue espagnole (comme Micheline Dusseck).
Les auteurs haïtiens de réputation internationale comprennent les noms de Jean Price-Mars, Jacques Roumain, Marie Vieux, Jacques Stephen Alexis, René Depestre, Jean Métellus et l'homme-total (peintre, dramaturge, écrivain), Frankétienne. Ainsi que Dany Laferrière (romancier, scénariste) qui a quitté Haïti pour Montréal en 1976 (Comment faire l'amour avec un nègre sans se fatiguer, 1985), Emile Ollivier, Louis-Philippe Dalembert...
Peinture haïtienne
La peinture a toujours été une forme d'expression traditionnelle en Haïti comme en témoignent les décorations murales et les illustrations d'inspiration religieuse dont certaines remontent au XVIIIe siècle. Alors que les familles de colons riches importaient des tableaux d'Europe ou faisaient venir des peintres occidentaux sur place, d'autres envoyaient leurs esclaves libres en France pour y apprendre la peinture et exploiter leur talent. C'est notamment le cas du portraitiste de Léogâne, Luc.
La première Académie de peinture haïtienne est crée au Cap-Haïtien par le roi Christophe peu après l'indépendance (1804). En 1816, Pétion ouvre une école d'Art à Port-au-Prince où viennent enseigner des peintres français. Entre 1830 et 1860, les sujets historiques liés à l'esclavage, et religieux, notamment autour du culte vaudou, constituent alors les principaux thèmes des artistes, dont la production est encore masquée par l'activité des copistes.
Les naïfs haïtiens
Après la seconde guerre mondiale, le peintre et professeur américain Peters Dewitt crée en 1944 une école d'art et de peinture à Port-au-Prince. Son enseignement reste dans un premier temps académique et influencé par les courants occidentaux ou américains. Impressionné par le syle naïf des peintres des rues, Dewitt décide d'accueillir, en complément de ses étudiants traditionnels, des autodidactes à qui il fournit le matériel qui leur permettra d'exprimer leur talent. Une première vague de ces artistes commence à connaître une certaine notoriété, comme Hector Hyppolite, Rigaud Benoit, Castera Bazile, Wilson Bigaud ou Saint Brice. C'est le début du mouvement des « naïfs haïtiens ».
Lors de ses voyages en Haïti, en 1943 puis en 1945, André Breton se prend d'admiration pour ces œuvres, qu'il associe à sa démarche surréaliste. Il publie alors un texte consacré à Hyppolite, qui attire l'attention des intellectuels français sur la peinture haïtienne. D'autres intellectuels, comme Jean-Paul Sartre, visitant l'île en 1949, ou André Malraux, amplifient le mouvement. « Un peuple d’artiste habite Haïti » écrit alors Malraux, soulignant que sur l'île, tout est sujet à transcription picturale : le marché, le mariage, la pêche et la religion, syncrétique comme à Cuba et au Brésil.
Dans les années 1950, la peinture haïtienne évolue et se diversifie, s'ouvrant à différentes formes d'expression, mais privilégiant toujours les couleurs et le trait. Plusieurs ateliers voient le jour dans différentes parties du territoire. L'art naïf haïtien se répand alors dans le monde: le Museum of Modern Art de New York se porte acquéreur de toiles des artistes les plus en vogue tandis que Time Magazine reproduit des fresques haïtienne dans ses éditions.
Le terme de « naïfs » décrit alors un style figuratif où dominent les couleurs en aplat et les sujets populaires (scènes de rue, marchés animés, combats d'animaux, etc.). Il s'applique moins à la technique des artistes qui maîtrisent totalement leur art. Dans les années 1960, les acheteurs s'arrachent les œuvres des naïfs haïtiens qui deviennent des articles recherchés sur le marché de l'art. Ce brutal intérêt commercial, qui provoque l'émergence d'une véritable industrie artisanale de peintures naïves, amènera des artistes comme la communauté de Saint Soleil à revenir aux sources en plaçant la culture vaudou au cœur de leur démarche.
Peinture vaudou
Le culte vaudou apparaît très tôt dans la peinture haïtienne. Les deux figures les plus marquantes et les plus symboliques sont Hector Hippolyte et Saint Brice, dont la démarche artistique a été saluée par André Breton pour le premier, et par André Malraux pour le second.
Au début des années 1970, Maud Robard et Jean-Claude Garoute (qui sera connu comme peintre sous le nom de Tiga) créent un centre d’art destiné à accueillir les artistes autour du thème du mystère vaudou. Ils l'installent d'abord dans le quartier de Nénettes, à Pétionville, dans la banlieue de Port-au-Prince. L’expérience n’est pas concluante, mais les deux intellectuels s’accrochent à leur projet. Ils déménagent en 1973 à Soisson-la Montagne, à une cinquantaine de kilomètres de Port-au-Prince. Ils rencontrent sur place des maçons, des cuisinières, des jardiniers et des paysans auxquels ils prêtent un local, des pinceaux et des toiles. La peinture de ces « résidents » va s'orienter vers le thème du vaudou. Leur groupe sera considéré comme une école, baptisée « Saint Soleil ». En 1975, Malraux visite cette communauté et lui donne une aura mystique dans son essai L'Intemporel[1].
En 1978, la communauté Saint Soleil se sépare mais les peintres les plus impliqués et les plus talentueux veulent continuer à peindre : Louisiane Saint Fleurant, Denis Smith, Dieuseul Paul, Levoy Exil et Prospère Pierre Louis, les « historiques de Saint Soleil » créent un groupe informel qui prend le nom des « Cinq soleils ». Ces artistes vont essaimer et beaucoup de peintres vont se reconnaître dans leur leur démarche : ainsi des artistes comme Payas ou Stevenson Magloire (le fils de Louisiane Saint Fleurant, qui mourra assassiné) se font connaître jusqu'en Europe et aux États-Unis.
Longtemps, on a trouvé des toiles de ces artistes dans les magasins les plus improbables y compris les boutiques pour touristes, dans lesquelles elles côtoyaient la peinture naïve. Aujourd’hui, un marché s’est organisé autour de la peinture vaudou, et les toiles des ses représentants sont vendues, souvent très cher, dans les galeries américaines et françaises.
Musique haïtienne
La musique constitue une partie importante de la vie des Haïtiens. Les formes de cadences musicales sont variées. Le Kompa, la musique messagère, le Twoubadou et le rythme racine forment le quatuor de base de la culture propre à l'île. Ces musiques connaissent des évolutions pour s'allier harmonieusement à des rythmes de rumba, de jazz ou de rock.
A côté de ces formes, les musiciens sont influencés par les rythmes des pays voisins : le merengue, mais aussi le hip-hop, le ragga ou le reggae. Si certains musiciens restent sur l'île, d'autres exportent leur art dans le monde, comme Ti Jack.
Cinéma haitien
L'apparition du cinéma
L'historiographie haïtienne sur le cinéma est très limitée. On ne connaît qu'un numéro double de la revue de l'Institut Français d'Haïti « Conjonction », sorti en 1983, consacré au cinéma, un livre d'Arnold Antonin, paru au cours de la même année à Caracas (Venezuela), intitulé « Matériel pour une préhistoire du cinéma haïtien » et un article du même auteur dans le livre de Guy Hennebel et de Alfonso Gumucio Dagrón, paru en 1981 sous le titre de « Cinéma de l’Amérique Latine ». D'ailleurs, bon nombre d’informations publiées dans « Conjonction » proviennent de cet article. Les auteurs nous ont révélé par la suite qu’ils n’avaient pas pris le risque de citer Arnold Antonin dans leur bibliographie à cause de la dictature des Duvalier.
Presqu 'en même temps que dans tous les autres pays du monde, le cinématographe fait son apparition en Haïti. Le 14 décembre 1899, un représentant du cinématographe Lumière effectue la première projection publique au petit Séminaire. Le lendemain, ce même représentant, Joseph Filippi, de passage en Haïti, filme un incendie à Port-au-Prince.
On dispose encore, dans les archives américaines de la Library of Congress des États-Unis d'Amérique, de nombreuses images en mouvement de la période de l'occupation de 1915-1934, représentant les actions des marines et les cérémonies officielles.
On peut retrouver encore des images en mouvement tournées en Haïti sur les soins de santé, l'agriculture ou des scènes de la vie sociale, dont le carnaval est le moment privilégié, dans les archives de la Library of Congress également ou à Pathé-Ciné.
Les premières projections continues, après le passage du représentant des frères Lumière, ont lieu à partir de 1907 au Grand Hôtel de Pétion-Ville, puis au Parisiana, situé au Champ de Mars, à partir de 1914. Le Parisiana a été la première grande salle de cinéma et de théâtre (environ 500 places) qui a existé dans le pays.
En 1933, le Ciné Eden ouvre ses portes au Cap-Haïtien. L'année suivante, c'est le tour du Paramount à Port-au-Prince et en 1935 celui du Rex Théâtre.
Ricardo Widmaïer, pionnier de la radio l'a été aussi pour le cinéma. C'est lui qui assure au début des années 1950 la réalisation et la projection au Ciné Paramount des actualités filmées. Il a son propre laboratoire à Port-au-Prince où il développe, en noir et blanc et en couleurs, ses films tournés en 16 mm. Il produit avec Edouard Guilbaud : " moi, je suis belle". Jean Dominique, auteur du commentaire, prête également sa voix à la narration. Le son est assuré par Herby Widmaïer qui n'a alors que 15 ans.
Bien qu'il n'y ait pas de recherches systématiques et donc d'informations précises et documentées à ce sujet, il a eu des reportages filmés sur des sujets variés (ciné-variétés) jusqu'à la prise du pouvoir par François Duvalier en 1957. Emmanuel et Edouard Guilbaud réalisent de nombreux reportages sur les évènements politiques et sportifs jugés les plus importants, sous la direction de Ricardo Widmaïer très souvent.
Le cinéma que voient les Haïtiens
Si la production cinématographique locale est pratiquement inexistante, les Haïtiens cependant vont au cinéma. Dans les années 1960, les spectateurs avaient encore le choix entre des films produits par des réalisateurs italiens et français. Mais au fur et à mesure, malgré des espaces offerts sporadiquement par l'Institut Français, le cinéma hollywoodien, et pas le meilleur, a envahi les écrans. Pendant tout le régime Duvalier, une stricte surveillance est exercée sur les films projetés de peur qu'ils ne véhiculent des idées subversives. Par exemple, la « Fièvre monte à El Pao », de Luis Bunuel, a été vite enlevé des salles. Fort souvent les Westerns et les films inspirés des arts martiaux chinois représentaient les seuls choix offerts au public.
Dans les années 1980, le groupe Maxence Elisée apparaît sur le marché haïtien du cinéma. Cette corporation antillaise a permis au public haïtien d'avoir accès aux films à succès réalisé en France et aux versions françaises des films américains.
Aujourd'hui, ce groupe, devenu groupe « Loisirs S.A. », domine la distribution et l’exploitation du cinéma en Haïti et possède la plupart des salles de spectacle du pays, notamment les trois plus grandes, l'Impérial ( 5 salles), le Capitol (4 salles), le Rex Théâtre et le Paramount. C’est grâce à lui qu’on peut voir sur le grand écran actuellement les productions haïtiennes, fictions et documentaires aussi.
Le sort des haïtiens qui veulent voir du cinéma sur le petit écran n’est pas réjouissant. Bien que le pays vive encore à l'heure de la radio (194 stations à travers le pays), beaucoup de nouvelles chaînes de télévisions (18 au total) ont fait leur apparition, soit 7 à la Capitale et 11 en province. La production locale étant inexistante, ces « télévisions» ne font que relayer, soit directement ou en différé, des programmes captés, à partir d'antennes paraboliques, des chaînes américaines ou canadiennes, qui déversent fort souvent en anglais toutes sortes d'images en provenance du premier monde. Quant à la télévision d’État elle n’a de pareille nulle part ailleurs pour son style et le genre de propagande qu’elle diffuse.
Le cinéma que font les Haïtiens
Le cinéma de l'intérieur.
Pendant la dictature des Duvalier, la production d'images en mouvement a été d'une extrême pauvreté à l'intérieur du pays. Vu les contraintes technologiques et financières de la production cinématographique, il n'est pas étonnant que dans un pays où tous les indicateurs socio-économiques marchent à rebours, que les cinéastes, à de rares exceptions près, n'arrivaient pas à réaliser des films.
C'est ainsi que se produisent, en tout et pour tout, pendant les 28 ans de la dictature des Duvalier, seulement trois films: Un moyen métrage: « Map palé nèt » (1976), version créole de la pièce de Jean Cocteau, « Le bel indifférent » réalisé par Raphaël Stines ; « Olivia » long métrage (1977) réa1isé par Bob Lemoine. Celui-ci tente la réalisation d'un autre film mais qui n'est jamais exhibé. Rassoul Labuchin réalise « Anita» (1980), qui a connu un grand succès à l'époque, grâce à la diffusion qu'en a fait le Ciné-Club Point- de -Vue créé à la même époque qui, malheureusement, ne dura pas longtemps. Olivia a été tourné en 35 mm et les deux autres en 16.m.
Malheureusement après la chute des Duvalier, la production n'a pas été plus abondante, loin de là. Pas un seul film n'a été réalisé depuis lors à l'intérieur du pays, à moins qu'on abolisse la distinction entre film sur support pellicule (acétate) et vidéo. Dans ce domaine, il y a eu plusieurs réalisations sur lesquelles nous reviendrons.
Le cinéma militant et de la diaspora
C’est dans la diaspora qu'apparaît avec vigueur un cinéma de dénonciation et de lutte contre la dictature. D'abord avec les films documentaires d'Arnold Antonin notamment: « Les Duvalier sur le banc des accusés » (1973, 25 mm, noir et blanc). « Haïti le chemin de la liberté» (1974, long métrage de 120 mm, noir et blanc). Le film, parrainé par la célèbre revue Les Cahiers du Cinéma, lance le cinéma haitien au niveau international et est présenté encore aujourd’hui comme un film culte. ( Festival du cinéma haïtien, Paris 2001.). « Les Duvalier condamnés » (1975, moyen métrage, 40mn, 16mm, noir et blanc). « Art naïf et répression en Haïti » (1975, moyen métrage, couleurs). « Un tonton macoute peut-il être un poète? » (1980, moyen métrage, 16mm, 40mn, couleurs) « Le droit à la parole » (1981, moyen métrage, 20 mm, 16mm. couleurs).
Il faut également signaler le documentaire intitulé: « Canne amère » (1983, long métrage réalisé par Paul Arcelin, 1975, 16mm, couleurs).
Ces films gagnent de nombreux prix et sont projetés dans de nombreux festivals internationaux.
C'est à la chute des Duvalier qu'apparaît un nouveau cinéma militant. Celui-ci n’est plus fait exclusivement de documentaires mais de film de fiction aussi: c'est celui de Raoul Peck qui réalise, entre autres: « Haitian Corner » (1989, 109 minutes, 16mm, couleurs, fiction). « Lumumba ou la mort du prophète » « L'homme sur les quais » sélectionné officiellement au Festival de Cannes de 1993.(1992, 105 mm, 35mm, couleurs, fiction). « Desounen » (1994, 52 minutes, 16mm, couleurs). Et récemment la fiction : « Lumumba » qui connaît un grand succès en Afrique et aux États-Unis.
D'autres films méritent également d'être mentionnés: « Ayisyen leve kanpe » (1982, court métrage réalisé par Haïti fïlm. Couleurs, documentaire). « Nou tout se refijye » (1983. court métrage réalisé par Willy Exumé.) « Se mèt Kò » (1990, court métrage, 16mm, couleurs, réalisé par Patricia Benoit).
Un cinéaste haïtien, Roland Paret, résidant alors au Canada, a réalisé 1ui aussi de nombreux court métrages sur des sujets divers. Il faut citer Michèle Lemoine et Elsie Hass à Paris également. La plupart des films sont réalisés par des auteurs d'origine ou de nationalité haïtienne mais sont souvent tournés avec des équipes et des financements étrangers
Vidéo et cinéma.
La création et la production d'images dans les conditions sociales et économiques d'Haïti semblent pouvoir trouver une issue dans les médias légers et en particulier dans la vidéo. En effet, de nombreux producteurs indépendants, à côté de la télévision, qui continue à produire très peu, réalisent des tournages, en vidéo, de films de fiction ou des documentaires en un nombre qui dépasse nettement la production cinématographique proprement dite.
Arnold Antonin lui-même, depuis son retour en 1986, dans une première période, n’a réalisé que des vidéos institutionnelles ou éducatives, exception faite d'un court métrage sur Port-au-Prince intitulé: « La troisième guerre mondiale a déjà eu lieu » (1996). À partir de 1999, il se lance avec l’équipe du Centre Pétion-Bolivar, dont Oldy Auguste (caméra et montage) et Mathieu Painvier, assistant de production, dans la réalisation d’une série de documentaires, portraits de travailleuses des couches populaires du pays et petits musées personnels de figures emblématiques de l’art haitien comme Tiga, Cédor, Albert Mangonès, André Pierre, Patrick Vilaire, Marithou. À partir d’un texte de Gary Victor, il met en film la pièce satirique : Piwouli et le zenglendo en 2001.
De nombreux vidéastes travaillent sur le terrain soit comme producteurs, soit comme cameramen, soit comme monteurs. Quelques-uns uns travaillent aussi comme réalisateurs. Il faudrait citer parmi eux des noms comme; Mario Delatour, Jean Fabius, Claude Mancuso, Jean-Pierre Grasset, Richard Sénécal, Rachel Magloire, Patrick Barthélémy, Karl Lafontant, Laurence Magloire.. etc.
Raynald Delerme et Jean Gardy Bien-Aimé ont produit et réalisé plusieurs longs métrages de fiction vidéo qui ont été projetés dans les salles de cinéma de Port-au-Prince et des principaux chefs-lieux de province avec un succès étonnant. Tout comme plus récemment : Réginald Lubin et Richard Sénécal.
Parmi les films-vidéo réalisés par Raynald Delerme on peut citer : « Founérailles » (1988, réalisé d'après un scénario de Théodore Beaubrun et avec Théodore Beaubrun (Languichatte). PVS/Polycarpe Vidéo Studio). « Shérico S.A. No 1 » (1989) « Les gens de bien » (1995, réalisé d'après un scénario de Jean-Gardy Bien-Aimé) « Languichatte au XXe siècle », feuilleton télévisé avec Théodore Beaubrun
De Jean-Gardy Bien-Aimé, on peut citer : « Le Cap à la une » (1993. Arc-en-Ciel Vidéo Production). « Cicatrices » (1997. Arc-en-Ciel Vidéo production). « Millionnaire par erreur » (2003)
De Frédéric Surpris : « Les gens d'ici » « Chéri, je t'aime » (1998)
On peut citer également un film vidéo réalisé par Raphaël Stines « Kraze lanfè », avec un acteur de la farce populaire" « Jessifra ». Ce comédien connaît un énorme succès auprès du public pour son imitation de l'accent jugé pittoresque des habitants du Nord du pays.Les vidéos de ses œuvres théâtrales, filmées sans aucun effort de tournage ou de montage, ont un succès inégalable surtout dans la diaspora.
Raphaël Stines a été également le réalisateur d'un feuilleton télévisé intitulé « Pè Toma » et récemment de « Bouqui nan paradi », à partir de la pièce de Fouché.
De Réginald Lubin : La peur d’aimer
De Richard Sénécal : Barricades
Succès commercial ou succès artistique
Le cinéma haïtien, pauvre du point de vue technique et artistique, est très peu compétitif face aux productions étrangères. Des pesanteurs de tout ordre se dressent sur le chemin d'une production de qualité. La création audio-visuelle en Haïti n'est pas de toute évidence à la hauteur de la réputation de la création plastique. D'ailleurs on peut même se poser la question suivante: Haïti, n'est-il pas un pays d'oralité ? Qu'y vient alors chercher le cinéma? Cependant le public haïtien, avide de ses propres images, semble répondre clairement à cette interrogation.
Au prime abord on a envie de souligner surtout le manque de qualité des feuilletons et des vidéos réalisés et de les opposer à un cinéma d'art et d'essai qui serait le cinéma documentaire ou de fïction politique et militant de certains créateurs haïtiens. Et si le cinéma haïtien était pourtant fondamentalement ces fïctions tournées en vidéo dans la veine de la farce populaire ou du vaudeville avec toutes leurs lacunes techniques et esthétiques? Et si ce cinéma primitif, ingénu et kitch, inspirés souvent de stéréotypes et d’histoires à l’eau de roses n’était pas le typique navet mais la condition pour l’éclosion d’un cinéma populaire de masse ?
Aujourd'hui, l'hybridation des technologies et la multimédiatisation des produits facilitent la production et empêchent une nette distinction entre cinéma et vidéo. En effet, le genre de productions auquel nous faisions référence auparavant est devenu le plus abondant sinon le seul existant depuis la chute de la maison des Duvalier et c'est celui qui attire les foules. Seule la superproduction «Titanic» (1998) a recueilli plus d'entrées que la vidéo intitulée « Cicatrices» produite localement par Jean Gardy Bien-Aimé et projeté dans les différentes salles de cinéma du pays. Il faudrait éviter le dilemme cinéma éducatif et culturel d'une part et cinéma de masse de l’autre, pour se poser la question: quelles sont les productions vraiment représentatives du travail des faiseurs d'images dans ce pays? Est-il possible aujourd'hui de tirer parti des spécificités haïtiennes face aux identités transnationalisées et d'arriver en puisant dans l'imaginaire collectif, en profitant de l'immense « no man's land » qui unit la réalité et la fiction dans notre pays, afin de faire un cinéma de qualité où le spectateur haïtien, même le cultivé, s'y retrouve réellement et avec joie?
N'est-ce-pas Julio Garcia Espinoza qui rêvait d'un cinéma imparfait qui ferait de ses propres limitations techniques la force et la raison de sa créativité? En fait, en Haïti, nous courons le risque de faire des pesanteurs matérielles de sévères limites à la créativité et à la recherche esthétique.
Caractéristiques de la production cinématographique en Haïti
Il y a une faible préparation technique et artistique dans les milieux de la production et de la réalisation. La plupart des techniciens et des artistes, y compris les acteurs, se forment sur le tas. Ils sont obligés de s'attarder à résoudre des problèmes techniques, faute de formation, au lieu de s'occuper des problèmes de création. Le professionnalisme est donc quasiment absent. Il n'existe pas de préparation dans l'organisation économique de la production en Haïti. Il n'existe pas encore de législation sur le cinéma dans le pays. L'État ne manifeste jusqu'à présent aucun intérêt pour la production cinématographique. Il n'y a pas de cinémathèque ni d'école de cinéma. Aucune subvention n'est prévue à aucun niveau en vue d'appuyer la production d'images. En revanche les réalisateurs sont obligés de payer des espaces pour la diffusion de leurs œuvres à la télévision; une télévision d'ailleurs qui, jusqu'à présent, tout comme l'État, semble être plus préoccupée à organiser l'oubli de la mémoire. Finalement, la critique et les pratiques cinéphiliques sont pratiquement inexistantes; la seule critique se résume à la publicité, à des articulets commandités dans les journaux à la sortie des produits ou à quelques rares articles toujours très descriptifs.
Les films étrangers sur Haïti
La liste serait bien longue si on devait mentionner également les films étrangers, documentaires et de fiction, inspirés de la réalité haïtienne sur support pellicule ou vidéo réalisés par des cinéastes, des vidéastes ou des chaînes de télévisions sur Haïti. Méritent peut-être d'être retenus, entre autres : Le classique : « The divine horsemen, the living gods of Haiti » (1963), de Maya Deyren. « Les comédiens » (1965) par Peter Glenville (production britannique), d'après le roman de Graham Greene. Fiction qui se déroule dans la ténébreuse Haïti des Duvalier. Les films de l'Institut Cubain de l'Art et de l'Industrie Cinématographique (ICAIC) : « Coumbite » (1964) réalisé par le cubain Tomas Gutiérrez Alea, d'après l'œuvre romanesque de Jacques Roumain, « Gouverneurs de la Rosée». Le français, Maurice Failevic,en fera une adaptation également. « Simparele » (1974) de Humberto Solas avec la chanteuse haïtienne Martha Jean-Claude. « Entre el cielo y la tierra » (1979) de Manuel Octavio Gómez, toujours avec Martha Jean-Claude
Les documentaires des Français Jean-Marie Drot et Charles Najmann, ceux des Américains Jonathan Demme et Rudy Stern, Kareen Kramer, du Danois Jurgen Leth, des Canadiens Jean Daniel Laffond, Yves Langlois et Gérard Lechêne. Tous des cinéastes étrangers qui, à titre de producteur ou de réalisateur, ont senti la nécessité de revenir plus d'une fois sur la réalité haïtienne.
Monday, December 31, 2007
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